En situation de handicap.
Dans la deuxième saison, j’ai discuté avec dix personnes de leur quotidien avec un handicap mental, physique ou psychique.
Illustrations de Gomargu. Cliquez sur l’image pour écouter.
Inès pose un regard sur son hémiplégie, un handicap léger jugé "pas toujours crédible". Quand certains y accordent peu d'importance, d'autres ne veulent voir que ça. C'est une sensation d'entre-deux mondes qu'elle décrit. Valide et handicapé, visible et invisible. Inès c'est l'humour, la franchise et une pointe de sarcasme qui fait du bien.
Cet épisode pourrait s’appeler « s’adapter ». Comment s’adapter les uns aux autres ? Comment s’adapter à un groupe ? Comment trouver sa place ? Comment se renouveler ? Comment vivre mieux en société ? Le prisme de Ben, c’est l’autisme, mais ses questionnements sont universels.
Si mettre des mots sur ce qu’elle vit au présent n’est pas un réflexe, revenir sur son parcours de temps à autres est un besoin. Ludivine est triple championne paralympique de natation, porte-parole, responsable de l’intégration aux JO2024, mère, épouse, soeur, fille, amie, femme indépendante… Sa vie est à la fois épatante et semée d’embuches. Ludivine utilise sa voix pour sensibiliser, pour se rendre compte, pour avancer.
Pour Héloïse, ça a commencé par des pertes d'équilibre dans les rues de Bologne, puis ses mains ont commencé à trembler lorsqu'elle écrivait, sa concentration n'était plus la même, sa vision est devenue trouble. Sous la pression de ses proches, elle se rend à l'hôpital. Elle y restera dix jours avant que le diagnostique tombe : "Vous avez une sclérose en plaque cérébelleuse".
Maxime comprend qu’il est bipolaire à 22 ans. Plongeon dans un monde inconnu, celui de la psychiatrie, qu’il décrit comme à la fois passionnant et flippant. Cinq ans plus tard, il co-fonde la Maison Perchée à partir d’un constat : il manque un lieu entre l’hôpital et le retour à la vie quotidienne. Il manque de la pair-aidance, une parole libérée, une maison ouverte à toutes et à tous.
Que quelqu'un d'autre qu'elle-même lui impose des limites ou qu'on la prive du bonheur d'être mère, certainement pas. Même s'il faut accepter de ne pas pouvoir porter son enfant debout, même s'il courra plus vite qu'elle dès ses premiers pas, même s'il perdra une certaine innocence trop tôt, face au regard des autres. Romane, née grande prématurée et dont le frère jumeau n'a pas survécu à la naissance, avance, bien entourée, avec prudence et lucidité.
En 2021, Paul a décidé de tenter sa chance à Montpellier. Paris était devenu trop petit, l’ESAT le tenait en retrait, la famille et les amis ne suffisaient plus. En un an à peine, il se révèle et repousse les frontières invisibles de son monde. Se sent-on jamais prêt à tout quitter ?
Le mois prochain, Marius aura 20 ans. Bientôt, il quittera son IME, emménagera dans un foyer, cherchera du travail. C'est un changement qu'il attend depuis longtemps. Il dit que ce qu’il y a de plus difficile dans le syndrome de Williams, ce sont les émotions. Partager son histoire est une manière de les comprendre, et d'aider les autres.
Maxence ne nomme pas son handicap. À quoi bon ? Il a grandi au Japon, parle plusieurs langues, cultive sa passion pour le jumping et profite de Paris qui le stimule. Ses principes son clairs, le non-respect de l'autre, dans la rue ou ailleurs, c'est non. "On est comme on est. C'est tout".
Abigail est diagnostiquée borderline en 2020. Elle se demande : « Si les traits qui me caractérisent le plus sont associés à une pathologie psychiatrique, je suis qui, moi ? » Entre deux hospitalisations, elle cherche la réponse loin de l’enfermement, proche des gens, dans un voyage en auto-stop de Lille au Pôle Nord. Avec douceur et analyse, Abigail redéfinit la folie.